L'agriculture durable dans les pays en développement doit être développée sur des sols appropriés et là où des ressources en eau sont disponibles. L'association de ces deux conditions préalables permet de cartographier l'emplacement le mieux adapté à l'agriculture. Par conséquent, la présente étude vise à combiner la disponibilité des ressources en eau et la capacité du sol pour délimiter les terres les plus appropriées pour les pratiques agricoles dans le bassin versant de Douka Longo au Nord Cameroun. Plusieurs tests de terrain ont été utilisés pour estimer la disponibilité des ressources en eau et le potentiel du sol, notamment le test d'infiltration, le relevé piézométrique, l'étude de la recharge et l'analyse des eaux souterraines et des sols. Les approches AHP (Analytical Hierarchy Process) et l'outil SIG (ArcGIS) ont été utilisés pour produire les zones les plus appropriées pour les usages agricoles avec les paramètres suivants (niveau statique, recharge, pH, Na%, pente, texture, pH du sol et capacité d'échange cationique). Les valeurs de conductivité hydraulique saturée varient entre 12,9 et 126,4 cm/jour avec une moyenne de 57,1 cm/jour, indiquant que les différents horizons du sol sont peu ou assez perméables. La recharge annuelle des eaux souterraines est estimée à 383 mm/an, ce qui correspond à 36,5 % des précipitations annuelles. La réserve des eaux souterraines est estimée à 3,12×109 m3. Cette importante réserve est disponible pour l'irrigation et l'approvisionnement en eau potable. Les ressources en eau sont disponibles sur 46 % de la superficie totale du bassin. 42 % de la superficie totale du bassin versant est appropriée pour l'agriculture en ce qui concerne les caractéristiques du sol. Enfin, la zone présentant à la fois la plus grande aptitude des sols et la plus grande disponibilité des ressources en eau couvre une superficie de 158 km2 et représente 23 % du bassin. Une bonne productivité agricole est attendue dans cette zone. Par ailleurs, 46 % de la zone d'étude, soit 311 km2, est classée comme partiellement adaptée à l'agriculture. Pour soutenir les efforts des agriculteurs, des techniques d'amendement du sol et des infrastructures d'irrigation doivent être développées dans cette zone.