|
|
Excursions scientifiques > Thème 3 - Excursion ASF: Les molasses Miocènes du LanguedocTHEME 3 : Géologie des Bassins Sédimentaires
Lieu : Sommières - Uzès Date : Mardi 28 Octobre 2025 Animateurs : Jean-Yves Reynaud - Jean-Loup Rubino, Olivier Parize, Hervé Jourde et Jean-Louis Lesueur
Le thème « Bassins Sédimentaires » est par nature transversal. Dans cette excursion proposée par l’ASF, plusieurs sous-bassins des molasses miocènes du Languedoc sont questionnés : de quoi sont constituées les molasses ? Quelle est leur dynamique sédimentaire et leur architecture stratigraphique ? Pourraient-elles être des indicatrices d’environnements particuliers et sensibles aux ennoiements et aux submersions littorales ? Quels sont les enjeux liés à leur caractérisation en subsurface ? Quel pourrait être leur usage comme marqueurs stratigraphiques de la déformation ? Les formations miocènes de l’Hérault et du Gard, sont exclusivement constituées de dépôts marins bioclastiques ou mixtes de plateforme de type foramol. Elles remplissent, parfois sur plus d’une centaine de mètres, des dépressions structurales héritées de la tectogenèse pyrénéo-provençale, empruntées par des paléo réseaux de drainages fluviatiles. Ces fleuves côtiers sont à l’origine du creusement (incision ?) de leur paléovallée liée aux chutes relatives du niveau de la mer. Le développement concomitant de karsts n’est pas à négliger même s’il serait moins spectaculaire que celui lié à l’évènement messinien. Discordantes sur le Paléogène, les molasses miocènes datent la transgression aquitano-burdigalienne qui accompagne la l’évolution géodynamique de la marge languedo-méditerranéenne, avec un effet plus marqué de la tectonique soustractive au sud qu’au nord. Faiblement déformées, leurs occurrences stratigraphiques soulignent la rythmicité (l’alternance ?) de la sédimentation miocène. Ces molasses constituent l’essentiel de remplissage estuariens comme cortèges transgressifs confinés dans les paléovallées ou à leur débouché. Dans ces environnements, les sédiments bioclastiques, produits in situ, sont accumulés sous la forme de dunes et de barres tidales. Ces molasses alternent avec une sédimentation principalement marneuse d’offshore représentant les cortèges de haut niveau débordant les limites des paléo-estuaires. Lors de cette excursion, à travers de trois exemples, nous examinerons les relations entre la localisation des molasses dans les paléovallées, la nature des corps bioclastiques et les incidences que cela peut avoir sur les réservoirs géologiques associés. Nous discuterons également de leur usage comme marqueurs stratigraphique de la déformation en quantifiant l’ampleur des incisions fluviatiles qu’elles scellent. Nous irons tout d’abord dans la molasse de Sussargues, où d’anciennes carrières ont été étudiées pour géomodeler en 3D l’architecture des corps bioclastiques, avec notamment l’apport de données de forage et de géoradar. Des pompages d’essai dans les puits révèlent une forte anisotropie de perméabilité qui est contrôlée par l’azimut des foresets des dunes bioclastiques. Nous pourrons visiter ensuite la molasse de Junas, dans le bassin de Sommières, où l’incision sur le substratum, surcreusée à l’amont d’un rétrécissement de la paléovallée, est comblée par édifice bioclastique de 40m d’épaisseur. Nous irons ensuite encore plus au nord, à Uzès, où la variété des faciès molassiques permet une reconstitution complète des vallées incisées et de leur modèle de faciès. Les systèmes molassiques d’Uzès offrent un rare exemple de remplissages contrôlés par les interactions entre hydrodynamique tidale et paléotopographie incidente.
|
Personnes connectées : 3 | Vie privée |