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La méthode du 210Pbex dans les sédiments, quand le 226Ra est mobile après le dépôt.
Michel Condomines  1, *@  , Charlotte Guérin  1@  , Nathalie Babonneau  2@  , Gueorgui Ratzov  3@  , Serge Lallemand  1@  
1 : Géosciences Montpellier, Université de Montpellier et CNRS
Université de Montpellier et CNRS
2 : Geo-Ocean
Université de Bretagne Sud, Institut français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer, Institut National des Sciences de l'Univers, Université de Brest, Centre National de la Recherche Scientifique
3 : Géoazur
Institut National des Sciences de l'Univers, Observatoire de la Cote d'Azur, Université Côte d'Azur, Centre National de la Recherche Scientifique, Institut de Recherche pour le Développement
* : Auteur correspondant

La méthode dite de l'excès du 210Pb, 210Pbex est très largement utilisée pour déterminer les vitesses de dépôt ou l'âge des sédiments récents (< 120 ans), lacustres ou côtiers. Le calcul du 210Pbads, adsorbé sur les sédiments à partir des atomes produits par la désintégration du 222Rn dans l'atmosphère et la colonne d'eau sus-jacente nécessite la correction du 210Pb supposé en équilibre radioactif avec le 226Ra dans la phase détritique (“supported” 210Pb). L'interprétation de profils complexes de 210Pbex en fonction de la profondeur dans la carotte sédimentaire exige non seulement la détermination du 226Ra dans chaque couche analysée, mais aussi la considération d'une éventuelle mobilité récente du 226Ra dans le sédiment (au cours des dernières dizaines d'années). Nous illustrerons ce dernier processus avec l'exemple d'une carotte océanique profonde (3480 m) prélevée dans le Bassin d'Hateruma, bassin d'avant arc de la zone de subduction des Ryukyus (Babonneau et al., soumis). L'activité/g du 210Pb mesuré montre un pic autour de 30 cm de profondeur. Lorsque le 210Pbads est calculé à partir du 210Pb mesuré dans les couches profondes, supposé représenter le 210Pb détritique en équilibre avec le 226Ra, ce pic subsiste, et il est tentant d'expliquer les activités plus faibles entre 10 et 30 cm par la présence de turbidites remaniant des sédiments plus anciens. Cependant, le profil de 226Ra montre le même pic à 30 cm, une profondeur caractérisée par une forte teneur en Mn. Le 210Pbads calculé à partir des valeurs mesurées de 226Ra montre une décroissance exponentielle assez régulière, qui peut être interprétée par un processus d'advection-diffusion avec un coefficient de diffusion de 0.36 cm2/an. Après un dépôt de turbidite, le pic de Mn résulte de la précipitation de MnO2, sur lequel le 226Ra est facilement adsorbé. Si l'essentiel du 210Pb mesuré ici est radiogénique, formé à partir du 226Ra adsorbé, la présence de déficits ou excès mineurs de 210Pb par rapport au 226Ra, autour de 30 cm, suggère que la mobilité du 226Ra s'est poursuivie très récemment après le dépôt des sédiments. La mobilité post-dépôt du 226Ra mérite d'être considérée dans l'interprétation des profils de 210Pbads.

 


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