Les concepteur.rice.s de projets de médiation et de recherche géoscientifiques se posent parfois des questions similaires lorsqu'ils et elles souhaitent appréhender et représenter des systèmes géologiques, complexes dans lesquels s'entrelacent des processus qui sont d'une grande diversité d'échelles d'espace et de temps.
En général, les études géoscientifiques reposent sur un triptyque d'approches en dialogue : un travail d'observation et d'analyse de données de terrain, un travail d'expérimentations au laboratoire et un travail de simulations sur ordinateur. Faire de la médiation des géosciences, c'est aussi rendre visible l'importance de la complémentarité de ces composantes ainsi que les relations entre approches théoriques fondamentales et enjeux sociétaux.
En quoi peut-on s'inspirer des pratiques des chercheur.se.s pour fabriquer, dans les musées de sciences, des offres qui rendent compte des phénomènes géologiques et des spécificités de la recherche en géosciences ? Dans quelle mesure la transposition de dispositifs (e.g., de modélisations analogiques) développés pour des travaux de recherche à des activités de médiation vivante peut se révéler fructueuse ?
Nous explorerons ces questions en prenant appui sur un projet de médiation consacré aux éruptions pliniennes conçu au Palais de la découverte en collaboration avec l'Institut de Physique du Globe de Paris. Au-delà du partage de fondamentaux et d'éléments de culture générale, il s'agit de populariser les questions de la démarche de recherche en géosciences et des modélisations d'un système naturel. Un des objectifs est de présenter aux publics comment les volcanologues réalisent des modélisations pour décrire quantitativement le comportement d'une colonne éruptive et ses conditions de stabilité. On veut également mettre en lumière comment une reconstruction quantitative de l'histoire éruptive d'un volcan est possible à partir de l'analyse des dépôts associés aux éruptions pliniennes. Les activités de recherche en lien avec l'Observatoire Volcanologique et Sismologique de la Martinique sont l'occasion de se focaliser sur l'exemple de la Montagne Pelée en Martinique. Ce travail permet de montrer les implications sociétales de travaux de recherche fondamentale en termes d'évaluation de l'aléa volcanique.
A travers ce cas, il s'agira donc de réfléchir à ce qu'apportent les collaborations entre les mondes académique et de la médiation des géosciences en contexte muséal.