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La période du Miocène a été fortement étudiée en France et en Europe pour son intérêt tant paléontologique que paléoclimatique. En effet, l'Optimum Climatique du Miocène Moyen (MMCO) est un évènement majeur du Cénozoïque (Zachos et al., 2001). La compréhension de son impact sur la biosphère de l'époque présente un intérêt particulier pour mieux appréhender les effets du changement climatique actuel. L'étude paléoenvironnementale et paléoclimatique de 12 sites paléontologiques du Miocène inférieur et moyen de la région Centre-Val-de-Loire (France) a été réalisée à partir de l'analyse géochimique de l'apatite de 34 dents appartenant à 4 rhinocérotidés, 4 suidés, 1 proboscidien et 1 anthracothère. Le régime alimentaire de ces espèces et leur environnement ont été reconstitués d'après les données isotopiques du δ13C (d'après Aiglstorfer et al., 2014). Les températures annuelles moyennes (MAT) et les précipitations annuelles moyennes (MAP) ont quant à elles été estimées à partir de l'étude du δ18O (d'après Tütken et al, 2006 ; Rey et al, 2013). D'après les résultats obtenus, un environnement boisé ouvert recouvrait la majorité des sites, et tous les mammifères étudiés avaient un régime alimentaire composé de plantes en C3. Les variations intraspécifiques de δ13C et de δ18O indiquent une adaptabilité élevée à des environnements diversifiés, ou bien, dans le cas des suidés, des habitudes alimentaires définies (consommation de fruits ou de racines, Eastham et al., 2016). Certains sites regroupent à la fois des assemblages fauniques caractéristiques de milieux ouverts ainsi que des assemblages typiques de zones à la végétation plus dense, induisant donc une hétérogénéité des environnements pour les localités concernées. Le paléoclimat reflète un refroidissement plutôt régulier au cours du Miocène, cependant le pic de chaleur du MMCO n'apparaît pas au milieu de cette baisse. Les écarts significatifs de MAP entre des sites contemporains et géographiquement proches permettent de mettre en évidence des variations paléotopographiques. Les localités présentant les plus importantes moyennes de précipitations sont celles dont le paléoenvironnement est le plus dense et fermé. Ces analyses mettent ainsi en avant des liens évidents entre la topographie, les niveaux de précipitations et la végétation, et donc avec les populations de mammifères présentes.