Le plateau de Démérara, situé dans l'Atlantique équatorial, constitue un plateau marginal transformant favorable à l'enregistrement de la Deep Western Boundary Current (DWBC), qui transporte la North Atlantic Deep Water (NADW) vers le sud de l'Atlantique. Ce courant, actif entre 1500 et 3500 m de profondeur, forme la branche abyssale de la circulation thermohaline globale, jouant un rôle essentiel dans la régulation climatique. Le plateau de Démérara est remarquable par l'abondance et la répartition étendue de structures sédimentaires de type comet mark, dont les dimensions atteignent plusieurs kilomètres. Ces formes hydrodynamiques, interprétées comme des signatures d'érosion liées à des courants intenses, sont actuellement utilisées comme proxies de vitesse des courants profonds, avec des vitesses minimums de formation estimées entre 0,6 et 0,75 m/s selon la littérature. La campagne DIADEM (https://doi.org/10.17600/18000672) a permis l'étude détaillée de l'une de ces structures à l'aide d'un ensemble d'outils complémentaires (AUV, Nautile, mouillages, CTD, SMF, SDS CHIRP, ADCP), dans le but de mieux comprendre leur fonctionnement et leur évolution. Les données sismiques Haute Résolution révèlent une alternance des séquences de dépôts et érosives, traduisant une dynamique polyphasée des courants à l'échelle géologique. Les couches les plus récentes montrent une dynamique de dépôts. Les profils Sondeur De Sédiments (SDS) CHIRP à différente échelle (Coque, AUV) confirme également la dynamique actuelle de dépôts. Les plongées Nautile ont permis d'identifier les têtes de comète comme étant des structures carbonatées, associées à des queues de comètes ayant une granulométrie argileuse très fine. La photogrammétrie à partir des données Nautile montrent des pendages désordonnés, ainsi que des structures plissées, suggérant une mise en place gravitaire. Le mouillage installé à proximité enregistre une variabilité semi-diurne des courants, modulée par une oscillation bimensuelle. L'ADCP embarqué sur l'AUV montre une diminution marquée de la vitesse des courants dans les zones d'érosion situées dans les queues de comètes. Ces résultats combinés suggèrent que ces structures résultent d'un héritage hydrodynamique complexe. Ils soulignent la nécessité d'une interprétation prudente des comet marks comme indicateurs directs de vitesses actuelles.