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Face aux effets du changement climatique et à la pression croissante sur les ressources en eau, il est devenu impératif d'anticiper les usages futurs de l'eau et d'adapter les stratégies de gestion à l'échelle locale. Dans le cadre d'une étude menée dans le bassin de l'Oum Er Rbia au Maroc, une démarche de prospective territoriale a été adoptée afin d'impliquer les parties prenantes locales dans l'exploration de trajectoires potentielles pour l'évolution de l'usage de l'eau à l'horizon 2050.

Cette méthodologie repose sur deux niveaux d'analyse interdépendants. Tout d'abord, des entretiens semi-structurés ont été réalisés avec les acteurs de l'eau, représentant les principales institutions clés impliquées dans la gestion de l'eau du bassin (ABHOER, ORMVAT, ONEE-branche eau...). Ensuite, une enquête de terrain a été conduite auprès des agriculteurs, principaux usagers de l'eau dans la région, particulièrement vulnérables aux impacts des sécheresses et aux restrictions d'irrigation.

Les informations issues de ces deux volets ont permis d'alimenter et d'animer un atelier de discussion collectif (focus group) réunissant gestionnaires de l'eau et représentants des usagers. Cette étude prospective a été co-construite à partir de ces échanges, dans le but de formuler collectivement des scénarios d'évolution de l'usage de l'eau, en tenant compte des incertitudes climatiques, des dynamiques agricoles et des choix possibles en matière de planification et de gouvernance.

Cette démarche a contribué à établir un espace d'échange fructueux entre institutions, usagers et chercheurs, tout en générant des informations concrètes pour éclairer les décisions stratégiques et l'adaptation locale. Elle souligne l'importance d'une approche territoriale participative pour favoriser une gestion des ressources en eau à la fois durable et équitable.