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Patrimoine en chantier : les Roches du bâti prennent forme au Muséum national d'Histoire naturelle
Manon Morand  1, *@  , Grégoire Egoroff, Isabelle Rouget  2@  , Pierre Sans-Jofre  1  , Caroline Noyes  1  
1 : Muséum National d'Histoire Naturelle
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
2 : Centre de Recherche sur la Paléobiodiversité et les Paléoenvrionnements  (CR2P UMR 7207)
CNRS-MNHN-SU
Sorbonne Université, 4 place Jussieu, case 129, F-75252, Paris. -  France
* : Auteur correspondant

Les Roches du bâti et des chantiers de construction constituent, depuis 2021, une nouvelle entité de la collection de Géologie générale du Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN). Cette collection rassemble des échantillons collectés depuis plus d'un siècle, qui n'avaient jusque-là jamais été considérés comme un ensemble d'objets cohérent, situé à la croisée entre patrimoine naturel et culturel.

La valorisation de cette collection nécessite un travail approfondi de collecte d'information et d'analyse, permettant d'évaluer la valeur patrimoniale des échantillons et le potentiel d'axes de médiation possible.

Aujourd'hui, elle comprend près de 900 échantillons de diverses natures : roches brutes, cubes de pierres taillées, sédiments ou encore lames minces. Ces spécimens, issus de pierres de construction françaises mais aussi d'autres régions du monde, possèdent une forte valeur patrimoniale. Par exemple, certains ont été prélevés directement sur des monuments emblématiques tels que l'obélisque de la place de la Concorde. La collection conserve également un cube de granite de la Clarté (Bretagne), qui sert de socle à cet obélisque, ainsi que des échantillons provenant de la carrière d'Assouan, d'où provient le monolithe. Ces éléments illustrent concrètement le lien historique et culturel qui unit cette collection aux patrimoines architecturaux et géologiques.

Afin d'élargir les perspectives de valorisation, nous avons proposé de relier les métadonnées des échantillons en lien à l'inventaire national du patrimoine géologique (INPG). Certains spécimens, tels que le granite de la Clarté, proviennent en effet de sites reconnus comme patrimoniaux pour leur importance en tant que ressource naturelle.

L'analyse croisée des lieux de collecte avec les sites référencés dans l'INPG a permis d'identifier les zones géologiques patrimoniales représentées ou absentes dans la collection. Ces résultats ouvrent des perspectives pour cibler l'enrichissement de la collection, afin de la rendre représentative du patrimoine géologique français lié aux ressources naturelles.

Ce travail illustre comment une collection muséale en cours de constitution s'inscrit dans une dynamique de patrimonialisation active, croisant documentation, recherche et transmission.


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