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L'or en Ardenne : de l'orpaillage artisanal à la recherche académique
Léa Archelin  1  , Michel Dubois * , Arnaud Gauthier  1  , Thomas Servais  2  , Quentin Baju  1  , Bruno Van Eerdenbrugh@
1 : Laboratoire de Génie Civil et Géo-Environnement (LGCgE) - ULR 4515
Université d'Artois, Université de Lille, Junia
2 : Évolution, Écologie et Paléontologie (Evo-Eco-Paleo) - UMR 8198
Université de Lille, Centre National de la Recherche Scientifique, Université de Lille : UMR8198, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR8198
* : Auteur correspondant

Le Massif paléozoïque de l'Ardenne, à cheval sur la Belgique et la France, présente un petit potentiel de présence d'or dans le réseau hydrographique actuel. Outre l'attrait qu'exerce ce métal sur les esprits, cet or, même en très faibles quantités, représente une opportunité de communiquer auprès du public à la fois sur les relations entre l'homme et le métal précieux depuis deux millénaires, mais aussi sur la question de son origine dans le cadre géologique régional.

L'or ardennais a été exploité depuis le début du Moyen-Âge et peut-être même l'époque celtique, laissant en bord des ruisseaux de nombreux tertres de graviers interprétés comme les déchets de l'exploitation (stérile). En revanche, les exploitations en mine sont très rares et maintenant inaccessibles. Oublié pendant plus d'un millénaire, cet or n'est mentionné à nouveau qu'au XVIIIe siècle, puis une nouvelle étape est franchie à la toute fin du XIXe siècle et début du XXe siècle lorsqu'une « ruée » vers l'or ardennais va s'opérer autour de Faymonville (Province de Liège).

L'or se localise principalement sur le pourtour des massifs de Serpont, de Rocroi, et surtout de Stavelot, qui constituent les entités géologiques les plus anciennes du massif ardennais (Cambrien-Ordovicien). Il se présente sous forme de microparticules (« paillettes ») de taille atteignant rarement le millimètre, dans les sédiments des rivières actuelles.

Cet or donne lieu à une activité d'orpaillage pratiquée par des amateurs, essentiellement à la bâtée traditionnelle qui permet la séparation des minéraux les plus denses. Les particules sont arrondies et souvent aplaties traduisant un transport hydraulique de courte distance. Chimiquement, l'or est très pur (>95%) avec de petites traces d'argent et de cuivre.

Si la présence d'or est avérée, la question de son origine est encore débattue. Plusieurs hypothèses ont été avancées dans les travaux antérieurs : une ancienne hypothèse évoquait la présence d'or déjà détritique dans le poudingue de base du Dévonien ardennais avec une remobilisation récente. Une seconde hypothèse envisage une origine primaire dans des filons de quartz aurifères dans des failles liées à l'orogène varisque avec peut-être l'effet du métamorphisme. Plusieurs sources distinctes ne sont pas non plus à exclure.


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