Au début des années 2000, la France a mis en place l'Inventaire National du Patrimoine Géologique (INPG) en l'inscrivant dans son Code de l'environnement. À l'approche de son vingtième anniversaire, les résultats de l'INPG sont utilisés pour appliquer et piloter les politiques publiques liées à la protection de la nature.
L'évaluation quantitative des sites géologiques inscrits et diffusés dans le cadre de ce programme repose sur deux notes : l'une qualifie la valeur patrimoniale du site sur la base de ses valeurs scientifique, pédagogique et historique, l'autre évalue la nécessité de sa protection en tenant compte de sa vulnérabilité naturelle, de son exposition aux menaces anthropiques et des dispositifs de protection déjà en place. Sur la base de ces deux notes, il est possible de fournir des outils simples et faciles à utiliser pour aider à la géoconservation, telles que des cartes qui classent par ordre de priorité les sites nécessitant une protection aux échelles nationale ou régionale. Ces ressources contribuent aussi à intégrer le patrimoine géologique dans la politique de la stratégie nationale de protection de la nature (SNAP 2030).
Les données de l'inventaire peuvent également être utilisées pour des investigations relatives à la gestion et au suivi des sites. Par exemple, en croisant les cartes des sites géologiques avec les zones protégées et conservées existantes, il est possible d'évaluer l'état actuel de la protection et de la gestion du patrimoine géologique français. Ces évaluations peuvent être thématiques (par exemple, étudier comment les sites d'importance paléontologique ou géomorphologique sont gérés ou protégés) ou liées à des outils de protection spécifiques (par exemple, les sites de l'INPG situés dans des zones protégées sont-ils moins menacés que ceux qui ne le sont pas ?).
La base de données de l'INPG couvre tout le territoire métropolitain et ultramarin et peut pleinement être exploitée à différentes échelles. Elle permet d'améliorer la géoconservation des sites en faisant tout à la fois connaître le patrimoine géologique au sein de la société (tous les publics) et mieux prendre en compte les menaces qui pèsent sur les sites afin de protéger la nature dans toute sa diversité.