La sensibilité de la calotte glaciaire de l'Antarctique de l'Est (EAIS) aux variations climatiques passées et futures n'est pas encore bien contrainte. Afin d'en affiner la compréhension, nous proposons de reconstruire la chronologie et la géométrie des fluctuations glaciaires de l'EAIS en Terre Adélie depuis le Pléistocène supérieur. Nous présentons (1) les premiers âges d'exposition 10Be et 26Al produits in situ dans les surfaces polies sur les îles de l'Archipel de Pointe Géologie et (2) de nouvelles mesures de rapports 10Be/9Be dans les carottes sédimentaire MD03-2601 (66°03.070 S; 138°33.430) et MD03-2603 (64°17.12 S, 139°22.51 E).
Les âges d'exposition 10Be et 26Al permettent d'identifier des phases de déglaciation différentes d'une île à l'autre en fonction de la localisation et l'altitude. La première débute à ~40ka et la seconde à ~20ka, elles sont entrecoupées d'une avancée glaciaire pendant le dernier maximum glaciaire (DMG, MIS 2) moins marquée qu'au MIS 3. L'influence d'un éventuel héritage en nucléides cosmogéniques est discuté à partir du rapport 26Al/10Be et d'un profil vertical. Nous discutons ces fluctuations glaciaires en lien avec les variations des précipitations dans l'hémisphère sud, notamment une première augmentation au début la dernière phase glaciaire (~70ka) et une seconde plus modérée au moment du DMG (~25ka). Post-DMG, les variations du rapport 9Be/10Be enregistrent les processus de dépôt dans les sédiments des isotopes produits dans l'atmosphère (i.e. réavancée glaciaire, intrusion des courants océaniques). À partir de 4.2ka, l'apport majeur en 9Be suggèrent une réavancée glaciaire jusqu'à environ 2.5ka. Nous discutons l'importance de ce regain en lien avec les dynamiques de rebond post-glaciaire.