Programme des sessions > Recherche par auteur > Amice Erwan

Les barrages à poissons sont les vestiges les plus communs sur nos côtes. En Bretagne, près de 800 de ces structures ont été dénombrées et inventoriées (Daire et Langouët, 2014). Généralement on ne retrouve sur le terrain qu'un alignement de pierres dressées plus ou moins bien préservé. La datation de ces vestiges est un véritable enjeu pour les archéologues puisque les sociétés humaines du Néolithique à nos jours n'ont eu de cesse d'en ériger. Mais c'est aussi un challenge car les matériaux organiques qui peuvent parfois être employés dans ces constructions ne sont pas souvent conservés.

Pour la première fois un sondage a pu être mené sur un barrage de pêcherie immergé situé au large de l'île de Béniguet dans l'archipel de Molène (Finistère). Cette opération, qui s'est déroulé en Avril 2025, avait pour objectif d'une part de documenter l'architecture du vestige et d'autre part de collecter certaines pierres servant à caler les orthostates qui forment le barrage. En effet, la luminescence de surface de roche a plusieurs fois prouvé son efficacité pour dater la dernière exposition à la lumière de blocs de roche (Sohbati et al. 2012). Un protocole est donc mis en œuvre sur les pierres de calage de la pêcherie pour en dater la construction.

Nous détaillons ici nos premiers résultats sur les prélèvements et les mesures associées : signaux de luminescence émis (OSL du quartz, divers signaux d'IRSL des feldspaths), débits de dose et leur nécessaire modélisation au regard du contexte d'enfouissement, etc. In fine, nos résultats seront comparés à l'âge de fonctionnement estimé à partir de la profondeur du barrage sous le niveau marin actuel et la courbe de remontée du niveau marin durant l'Holocène.


Daire, M.-Y., & Langouët, L. (2014). Se nourrir le long des côtes bretonnes : réflexions à partir d'une analyse diachronique des barrages de pêcheries. Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 138 (2), 105-133.

Sohbati, R., et al. (2012). Optically stimulated luminescence (OSL) as a chronometer for surface exposure dating. Journal of Geophysical Research : Solid Earth, 117, 2012JB009383.