Dans les Westfjords islandais, les paysages sont marqués par de nombreux dépôts de glissements de terrain. La majorité s'est formée durant la crise paraglaciaire consécutive à la déglaciation entre 15 et 10 000 cal BP. Peu de ces instabilités ont cependant fait l'objet de datation, limitant la compréhension de la chronologie des ajustements de versants à la décompression post-glaciaire en Islande.
Le programme PARI 1266 (Paraglacial Rock-slope failures dating in Iceland, 2022–2025), soutenu par l'Institut Polaire Français Paul-Émile Victor, a ainsi pour objectif d'établir une chronologie de ces évènements en utilisant la méthodologie de datation du marteau Schmidt. En effet, le marteau Schmidt mesure la résistance d'une surface rocheuse en donnant des valeurs de rebond, qui sont ensuite calibrées par les datations radiocarbones d'échantillons prélevés à proximité immédiate des dépôts. La lithologie homogène des basaltes tertiaires islandais permet de standardiser la calibration aux glissements d'un même secteur, limitant la quantité de datations radiocarbones nécessaire.
À ce jour, 32 glissements de terrain ont été datés dans les Westfjords, entre 12 500 et 4 300 cal BP. Plusieurs présentent des phases de réactivation étalées sur 2 000 à 6 000 ans. Les valeurs obtenues par le marteau Schmidt permettent de discriminer statistiquement des unités distinctes au sein d'un même dépôt.
Léger, robuste, peu coûteux, le marteau de Schmidt offre ainsi une méthodologie de datation originale pratique et économique. Celle-ci permet de répondre aux questions scientifiques qui se posent sur l'âge des glissements et de quantifier dans le temps et dans l'espace la crise géomorphologique paraglaciaire.
| Type : | : | Oral |
| Thématiques | : | 6.5 Nouvelles approches méthodologiques et avancées récentes dans l'étude des environnements glaciaires quaternaires et actuels |
| Mots-Clés | : | RSF ; SHED ; radiocarbone ; géochronologie |
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