Programme des sessions > Recherche par auteur correspondant > Coulon Anaïs

Particulièrement vulnérables aux événements météo-marins extrêmes et en première ligne des effets du changement climatique (Nurse et al., 2014), les îles tropicales, notamment celles de la Caraïbe (Nicholls & Cazenave, 2010) témoignent de changements côtiers, qui interrogent l'habitabilité actuelle et future du littoral. Île du Nord des Petites Antilles françaises, Saint-Barthélemy ne fait pas figure d'exception (Rey et al., 2019). Face à la fragilité du milieu littoral, milieu où les pressions anthropiques sont élevées, les autorités locales (collectivité territoriale et agence territoriale de l'environnement) ont saisi la nécessité d'intégrer cette problématique aux réflexions de développement territorial, en s'engageant dans une collaboration scientifique avec le Laboratoire d'Aménagement et de Géographie de Montpellier (LAGAM). Le projet tend à améliorer les connaissances sur le fonctionnement et l'évolution des côtes de Saint-Barthélemy, et à identifier des stratégies de gestion du littoral adaptées et durables. Il s'appuie sur des méthodes complémentaires combinant géomorphologie et approches sociales. D'un côté, le suivi topo-géomorphologique (trait de côte et profil de plage) renseigne l'évolution des zones côtières à différentes échelles spatiales et temporelles (Woodroffe, 2002). Ce suivi, assuré deux fois par an (avant/après saison cyclonique), s'effectue au moyen d'outils innovants limitant les incertitudes (ex : prise de vue par aéronef, DGPS RTK). De l'autre, des entretiens menés auprès des acteurs institutionnels, économiques et associatifs intègrent les parties prenantes du territoire aux processus de réflexion et de décision, et participent à identifier blocages et leviers. Les données inédites aident à spatialiser et quantifier l'évolution des plages, dont les tendances sont à l'érosion et à la dégradation des écosystèmes, au profit de l'urbanisation littorale, soulignant des disparités d'une côte à une autre et dont les causes explicatives sont multifactorielles. Ces démarches collaboratives, rares sur ce territoire insulaire, favorisent l'engagement des acteurs dans une démarche active, amenant à co-construire des solutions pour cette île au foncier limité, en proie à de nombreux conflits d'usages et dont l'économie se cristallise autour du tourisme balnéaire.