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Dans un contexte de dérèglement climatique et d'intensification des phénomènes extrêmes, l'étude des risques littoraux revêt une importance croissante nécessitant une approche interdisciplinaire et l'implication de toutes les parties prenantes.

Comme support de communication privilégié, la cartographie, longtemps réservée aux experts, tend désormais à s'adresser à un public élargi. Toutefois, son efficacité reste souvent limitée, en raison d'un usage sémiologique parfois mal adapté aux objectifs de communication.

L'étude présentée ici s'attache à interroger cette problématique en analysant les caractéristiques cartographiques les plus efficaces pour transmettre un message clair. Elle explore notamment l'impact de la sémiologie utilisée mais aussi des traits individuels des lecteurs sur l'observation, l'interprétation et la réception des cartes.

À cette fin, un corpus de cartes a été soumis à l'analyse de participants aux profils variés afin de mesurer l'appréciation esthétique et cognitive de la carte observée mais aussi l'impact émotionnel et la perception du risque qu'elle induit. Pour mieux comprendre l'interaction entre l'utilisateur et le support cartographique, l'originalité de la méthodologie réside dans le croisement d'outils issus des géosciences et de la psychologie environnementale : questionnaires, entretiens semi-directifs et oculométrie, cette dernière permettant d'enregistrer les mouvements oculaires (nombre et durée des fixations, parcours visuels).

L'enquête menée auprès de 288 participants révèle que certaines variables influencent significativement la lecture de la carte. Elle montre également que les caractéristiques individuelles des lecteurs modulent cette lecture. Ces résultats ouvrent la voie à des recommandations concrètes pour améliorer les supports cartographiques dans le domaine de la gestion des risques littoraux.