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Au cours de l'Holocène (11 700 dernières années), les côtes bretonnes ont connu d'importantes transformations sous l'effet de la montée du niveau marin, des variations climatiques et de l'influence croissante des activités humaines. Cette étude vise à mieux comprendre l'évolution paléoenvironnementale de la côte nord-Bretagne, un secteur jusqu'alors peu étudié, et à améliorer la détection du signal anthropique grâce à une approche combinant sédimentologie, palynologie et analyse d'ADN ancien sédimentaire (sedaDNA).

L'analyse de deux séquences sédimentaires prélevées dans la vallée du Kerallé (Plouescat, N-Finistère) couvrant les derniers 7 300 ans BP, révèle le comblement progressif de l'ancienne plaine alluviale. Celle-ci a été soumise à une incursion marine jusqu'à 6 000 cal BP, avant d'évoluer en un environnement continental isolé de l'influence marine depuis 5 400 cal BP. Les données polliniques, complétées par l'analyse de l'ADN ancien, indiquent une faible empreinte anthropique jusqu'au Néolithique final (~4 500 cal BP), période marquée par l'apparition des premiers signes de domestication et d'impact sur la végétation, en lien avec le développement de la culture campaniforme. Les activités humaines s'intensifient durant l'Âge du Bronze, comme en témoigne l'augmentation des indicateurs polliniques d'anthropisation, avant d'atteindre un pic de défrichement à l'Âge du Fer (~2 700 cal BP), qui a entraîné une érosion croissante des sols. Depuis cette période, la dynamique végétale et la présence d'ADN de mammifères domestiqués attestent du développement du pastoralisme à l'échelle locale.