Dans le contexte des changements globaux, augmentation des sécheresses, fortes précipitations et accroissement de la population, la pression sur les ressources en eau douce augmente. Aussi explorer les moyens d'améliorer la recharge des nappes phréatiques devient essentiel. Les mesures naturelles de rétention de l'eau (NWRM) associées à l'utilisation des eaux non conventionnelles (eau de ruissellement urbain et agricole, eau usée traitée) offrent une série de solutions prometteuses pour augmenter la recharge. Cependant des questions scientifiques et une réelle résistance sociétale à la mise en œuvre de tels dispositifs subsistent. Afin de mobiliser les acteurs et la société civile, le projet RECHARGE (ANR-24-PEXO-0001) ambitionne au travers de jeux sérieux et de processus de co-construction de sensibiliser pour aller vers l'appropriation par les parties prenantes des concepts scientifiques. Le projet s'appuiera sur une équipe interdisciplinaire de chercheurs en sciences naturelles (hydrogéologie, géochimie, microbiologie, modélisation) et en sciences humaines et sociales (design social, psychologie environnementale, économie), qui collaboreront ensemble pour travailler avec les parties prenantes à la co-construction de solutions.
Le projet nous permettra de penser collectivement et de façon soutenable à la transition climatique et à l'adaptation socio-écologique des territoires en vue de construire « avec » et non « pour » eux. Le processus de co-construction se déroulera au travers d'ateliers participatifs impliquant la diversité des acteurs (citoyens, agriculteurs, élus, acteurs sociaux-économiques) selon trois étapes : 1) la co-construction de scénarios s'appuyant sur les apports techniques répondant aux questions de quantité et qualité de la ressource en eau ainsi que des analyses coût-bénéfice des NWRM ; 2) la co-construction avec les parties prenantes de solutions effectives et partagées. Ces solutions s'appuieront entre autres sur des méthodologies de design ethnography (Nova, 2014) mais également de photo élicitation (Méaux, 2020), sensitive mapping (Olmedo, 2015) pour aller au-delà des solutions clés en main technico-centrées pour tendre vers des solutions anthropocentrées. Les données techniques seront ainsi traduites en scénarios d'usages possibles des territoires qui tiennent compte des ressources en eau disponibles et des NWRM ; 3) en vue d'une transition territoriale réaliste, une structuration de la gestion de la recharge co-construite avec les acteurs relais du territoire.