Au début de la crise sismo-volcanique de Mayotte (2018-présent), le constat a été fait du manque de connaissances géologiques du domaine immergé du nord du Canal du Mozambique permettant de fournir un contexte géodynamique régional aux évènements en cours. Les campagnes de recherche SISMAORE (Thinon et al., 2020) et SCRATCH (Berthod et al., 2021) et les campagnes de surveillance MAYOBS (Rinnert et al., 2019) ont largement enrichi les jeux de données géologiques et géophysiques. Les données bathymétriques et d'imagerie multifaisceaux acquises ont complété celles plus disparates provenant du SHOM et de l'Ifremer, mais ayant déjà donné lieu à des interprétations morphologiques (Audru et al., 2006 ; Tzevahirtzian et al., 2021). L'ensemble des données multifaisceaux acquises depuis 2004 a ainsi fait l'objet d'une compilation permettant d'obtenir une couverture suffisamment complète pour entreprendre une mise à jour fine de la cartographie à l'échelle du 1/250 000 sur les eaux des ZEE des Glorieuses, de Mayotte, des Comores et des Seychelles, et ce dans le cadre du projet ANR COYOTES. La carte produite sous SIG montre la distribution de plus de 2400 édifices volcanique sous-marins (cônes, fissures), parfois regroupés en chaînes volcaniques (ex : Mwezi-Jumelles, ...) ou monts sous-marins (zone Glorieuses). Ces zones volcaniques montrent également des évidences d'intrusions de sills, se traduisant par des plis forcés présentant en surface des morphologies en dômes. De nombreuses failles sont cartographiés sur la plaine abyssale au nord des Comores et de Mayotte, associées notamment à des zones volcaniques orientées N160° (N'Drounde) ou N135° (Mwezi-Jumelles). L'interprétation morphologique permet également de mettre en évidence les processus d'érosion, transport et sédimentation depuis les plateformes carbonatées et les flancs volcaniques, jusqu'aux plaines abyssales. Le transport se fait sur les pentes insulaires ou continentales par le biais de canyons, mais également lors d'évènements gravitaires majeurs comme le montrent les loupes d'arrachements, les lobes, et la présence de milliers de blocs glissés. Le SIG associé à la carte présentée ici dans sa première version, pourra s'enrichir d'informations complémentaires au fil du temps et servir de base à de futures cartes thématiques (structurales s.s., typologie volcanique, âges obtenus sur les volcans sous-marins).