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Où rechercher aujourd'hui les traces superficielles de la déformation active dans les Pyrénées Occidentales ? Exemple de la vallée d'Aspe.
Bertrand Nivière  1@  
1 : Université de Pau et des pays de l'Adour
Université de Pau et des Pays de l'Adour
avenue de l'Université BP 1155 64013 PAU CEDEX -  France

Si sismicité et géodésie démontrent l'existence d'une déformation active dans les Pyrénées Occidentales, les traces superficielles de cette activité restent peu convaincantes. Deux approches méthodologiques ont probablement limité les résultats passés.

Un premier verrou est lié la prise en compte d'un régime de contraintes actuelles inadéquat. L'interprétation des observations passées invoquaient un « contexte cinématique alpin » donc compressif. Beaucoup des approches développées depuis montrent qu'un régime de contraintes extensif s'est installé dans la région à partir de 10 Ma. 

Un deuxième verrou est l'oblitération du Silurien comme accommodateur principal en surface du raccourcissement pyrénéen. Sa segmentation verticale par les failles normales anté-orogéniques a fabriqué autant de « points durs » qu'il a fallu dépasser lors de l'inversion. Au moins deux solutions ont été employées à l'échelle structurale pour restaurer la continuité mécanique. Ces solutions constituent aujourd'hui les traces d'une possible failles normales en profondeur.

Ce nouveau paradigme dynamique accuse donc les failles normales de la marge ibérique. Il permet de nouvelles géométries de failles sources (direction et pendage) et autorise des vitesses de déformation bien supérieures aux attentes passées puisque les déplacements sont maintenant dominés par les forces de volume. La prise en compte du processus d'inversion permet maintenant de préciser la localisation des failles normales aveugles.

La faille de Bedous en vallée d'Aspe illustre bien ces différents points. Les découplages rhéologiques verticaux (Silurien et Trias) risquent aujourd'hui encore de rompre la continuité mécanique entre niveaux superficiels et profonds. Pour cela, les ruptures de surface que l'on retrouvera dans le futur, ne reflèteront pas nécessairement les caractéristiques géométriques de la rupture profonde. Elles renseigneront par contre sur le comportement de la déformation.

L'extrapolation de l'approche aux Pyrénées Occidentales permet à partir de la surface de se doter aujourd'hui d'une cartographie fine des reliques profondes de failles normales. Cette carte est celle des sources sismiques potentielles actuelles. Leur enracinement sera imagé par la tomographie sismique.


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