Les travaux menés à Strasbourg depuis la fin des années 90 sur l'utilisation des déséquilibres radioactifs ²³⁸U–²³⁴U–²³⁰Th dans les profils d'altération ont permis de définir une méthodologie désormais classique pour évaluer les taux de formation des régolithes dans les bassins versants (1-6). Au milieu des années 2010, nous avons montré à partir de l'étude du site de Strengbach comment la combinaison de l'analyse des déséquilibres de la série de l'uranium dans les profils d'altération avec l'analyse des concentrations de 10Be cosmogénique in situ permet d'évaluer le degré de stabilité des régolithes à l'échelle des temps millénaires (7). Nous avons également proposé les adaptations à faire pour appliquer ces méthodologies à l'échelle de profils d'altération profonds c'est-à-dire développés sur plusieurs mètres de profondeur et donc sur de longues périodes de temps (7). Nous explorons actuellement le potentiel de cette approche dans les paléosols, à partir d'échantillons collectés aux Açores, afin d'estimer les taux d'altération anciens à l'origine de ces formations. Ces études en cours sont menées en collaboration avec les collègues des universités de Saclay (A. Hildenbrand) de Conception au Chili (F. Hevia Cruz) et du Michigan aux USA ( D. Sheldon). Les premiers résultats ouvrent une voie prometteuse pour reconstruire l'histoire passée (<250 000 ans) de l'altération continentale, un domaine encore peu exploré à ce jour avec les déséquilibres de la série de l'uranium dans les paléosols. Un résumé de ces différents développements mettant en avant les principaux collègues qui y ont contribué sera présenté à la RST 2025.