Le Monte Vulture est situé dans la partie centrale de la péninsule italienne, 110km à l'est de Naples. Son activité est liée à l'activité tectonique de la zone de suture entre la plaque adriatique et la plaque eurasiatique. L'histoire géodynamique et éruptive ainsi que l'évolution de la géochimie de ce complexe volcanique restent mal connues par rapport à d'autres centres volcaniques italiens. Seules quelques études ont été publiées sur la datation et de nombreuses questions restent sans réponse, notamment en ce qui concerne les phases initiales d'activité du volcan au début du Pléistocène moyen. Pour contribuer à une meilleure compréhension de l'histoire explosive de ce stratovolcan, nous présentons de nouvelles datations 40Ar/39Ar de haute précision et pour la première fois des analyses géochimiques sur échardes de verres (éléments majeurs). Nos nouvelles données révèlent une chronostratigraphie complexe des unités volcaniques les plus anciennes (i.e. Foggianello et Barile). Nos nouvelles datations 40Ar/39Ar sur monocristaux démontrent que les débuts de l'activité volcanique correspondent à une activité explosive majeure marquée par deux ignimbrites majeurs, datées respectivement à 784,4 ± 1,0 ka et 777,2 ± 2,4 ka. Après une période de quiescence, une nouvelle période d'activité explosive s'est produite il y a 740,0 ± 2,0 ka, suivie de près par une phase effusive (Spinoritola) datée à 732,0 ± 1,0 ka. La fin de ce cycle éruptif intense correspond à une nouvelle phase explosive (Campanile) de 708,0 ± 1,0 ka et 700 ± 1,0 ka. Après une phase érosive la phase suivante (i.e. Rionero) débute à priori il y a 692,6 ± 1,0 ka et se terminerait il y a 664 ± 1,0 ka. Cette phase est marquée par la mise en place d'un dôme phonolitique (672,8 ± 9,5 ka). Ce premier grand cycle se termine par la phase de construction majeure du Stratovolcan (unité de San Michele) avec d'importants volumes de produits pyroclastiques et de laves que nous avons datés entre 639,0 ± 2,0 ka et environ 610 ka. La géochimie des verres montre une évolution depuis des magmas trachy-phonolitiques (780-740 ka) puis majoritairement phonolite (710-670 ka) vers des téphri-phonolites et trachy-andésites (670-610 ka).
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