L'Eocène inférieur ou Yprésien est marqué par de nombreux réchauffements climatiques (ETMs et EECO) ayant impacté les écosystèmes. Le PETM (ou ETM1) a par exemple favorisé des dispersions de squamates d'Amérique du Nord et d'Asie vers l'Europe. Sur ce dernier continent, et durant tout l'Yprésien, la distribution des squamates est considérée comme homogène. Cependant, ce constat se fonde sur très peu de localités fossilifères dont la majorité provient principalement du nord de l'Europe de l'ouest, amenant ainsi à une importante lacune du registre fossile de ces groupes pour le sud de la France. En effet, seuls quatre sites sont recensés et publiés (La Borie, Lauraguais, MP8+9 ; Cos, Phosphorites du Quercy, MP10-11 ; Aumelas et Mas de Gimel, Montpelliérain, MP10). Pour répondre à cette problématique, des restes inédits de fossiles de squamates de localités ~MP7 (Fordones, Le Clot et Fournes) et MP10 (Le Théron, La Fangue et La Rouviole 2), situées dans deux principaux bassins d'Occitanie (Corbières et Minervois) ont été étudiés. Le matériel correspond principalement à des restes dentaires (dentaires et maxillaires), des vertèbres, ainsi que des ostéodermes. Beaucoup d'éléments sont très fragmentaires et leur détermination n'a pu se faire qu'à un rang taxonomique élevé, avec pour certaines pièces plus complètes, des identifications au niveau spécifique. Au total, 11 taxons parmi 10 familles de squamates ont été identifiés et décrits (dont Geiseltaliellus ou Dormaalisaurus par exemple), et ont été comparés ensuite à ceux de Dormaal (MP7, Belgique) et Prémontré (MP10, Bassin Parisien). A l'inverse de ce qui a été déjà démontré pour les faunes mammaliennes, les groupes de squamates laissent suggérer un provincialisme Nord/Sud, caractérisé par une représentation différentielle du nombre de famille, qui persiste jusqu'à l'Yprésien terminal.