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MORPHO-STRATIGRAPHIE DES VERSANTS LŒSSIQUES PENDANT LA DERNIERE PERIODE GLACIAIRE, GEOCHRONOLOGIE, DYNAMIQUE D'EROSION ET CONTROLE CLIMATIQUE : nouvelles recherches sur le tracé du futur Canal Seine Nord Europe (Nord de la France)
Salomé Vercelot  1@  , Maïlys Richard  2@  , Emmanuel Vartanian  3@  , Pierre Antoine  1@  
1 : Laboratoire de géographie physique : Environnements Quaternaires et Actuels
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne - Paris 12, Centre National de la Recherche Scientifique, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne - Paris 12 : UMR8591, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR8591
2 : Archéosciences Bordeaux
université Bordeaux Montaigne, Centre National de la Recherche Scientifique
Maison de l'Archéologie, 8 Esplanade des Antilles, Université Bordeaux-Montaigne, F-33607 PESSAC Cedex, France -  France
3 : SAS
Re.S.Artes
84 Rue du Tondu, 33000 Bordeaux -  France

L'étude et la datation des séquences lœss-paléosols du dernier cycle Interglacaire-glaciaire dans l'Ouest de l'Europe débouche sur la mise en évidence de périodes d'érosion remarquables attribuables à des évènement climatiques abrupts, le plus souvent liés à des épisodes de dégradation du pergélisol sur versant. Dans ce contexte, l'étude morpho-stratigraphique et la datation par luminescence de la séquence d'Hermies (Pas-de-Calais), menée dans le cadre du projet Canal Seine-Nord Europe, livre un enregistrement remarquable pour le dernier cycle Interglaciaire-glaciaire (Eemien-Weichselien). Huit tranchées, réalisées sur le talus sud du canal actuel et corrélées de proche en proche sur 350 m nous permettent de documenter l'organisation spatiale des séquences pédostratigraphiques et de préciser leur chronologie relative. Cette approche est combinée avec des datations luminescence (OSL), pour lesquelles une correction inédite du protocole de calcul de la teneur en eau du sédiment a été développée sur la base d'une estimation de la variation du taux d'humidité sur l'ensemble de la période d'enfouissement. Les neuf âges obtenus dans les horizons humifères du Début-glaciaire (SIM 5d-5a) et les colluvions du Pléniglaciaire inférieur (SIM 4) constituent ainsi les premières datations fiables pour ces périodes. La cohérence de cette série d'âges, ainsi que leur concordance avec les rares datations sur silex chauffés associés à des niveaux archéologiques, renforcent leur validité. L'analyse spatiale des huit séquences révèle donc une réponse morpho-sédimentaire marquée aux forçages climatiques modulée par la topographie locale. Les crises érosives les plus intenses, pouvant atteindre le bedrock crayeux, sont liées à des phases de déstabilisation rapide du pergélisol datées autour de 60-55 et 30-32 ka. L'analyse et la datation des séquences d'Hermies contribuent donc à renforcer la construction du référentiel pédostratigraphiques régional et débouche sur la proposition d'un modèle d'évolution spatio-temporel des environnements périglaciaires lœssiques du nord de la France et plus largement de l'Europe de l'Ouest.


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