En zone urbaine ou industrialisée, la qualité des sols est particulièrement impactée par les émissions chroniques de contaminants. Dans la région de Dunkerque (Nord de la France), les activités métallurgiques rejettent d'importantes quantités de particules dans l'atmosphère (>2700 t en 2021). Le dépôt de ces poussières industrielles, en particulier par temps sec, contribue à augmenter la concentration des éléments traces métalliques (ETM) dans les sols urbains et agricoles environnants, et la ville de Gravelines en constitue un bel exemple. Se posent alors les questions de leur impact et de leur devenir à long terme dans les sols, en particulier la nécessité de comprendre le comportement des métaux associés aux poussières et de leur éventuel transfert vers l'homme.
Pour répondre à ces interrogations, connaître le plus précisément possible ces poussières atmosphériques est indispensable. L'approche corrélée des analyses MEB et µXRF des poussières imprégnées dans de la résine a permis l'individualisation de dix clusters de particules dont les morphologies, les tailles et les compositions quantitatives en majeurs et traces (y compris des éléments légers C, N, OF) ont été bien identifiées.
Cette étape essentielle a permis dans un second temps, la reconnaissance de ces particules sur des sections décimétriques de carottes de sol par la même approche analytique. Pour cela, un protocole d'imprégnation développé à l'IC2MP a été adapté pour la première fois sur des sols permettant d'obtenir des mesures chimiques robustes ainsi que des images de Haute résolution. Les cartographies chimiques quantitatives obtenues sur ces sections de sol imprégnées, depuis des échelles décimétriques (µXRF) à celles micrométriques, voire inférieures (MEB-FEG) ont pour objectif l'observation multiscalaire de ces particules dans les sols. Cette méthodologie innovante permet une observation détaillée des particules anthropiques dans les sols et offre de nouvelles perspectives sur leur évolution à long terme dans les zones urbaines.