A la transition plio-pléistocène, une augmentation significative des apports sédimentaires détritiques est enregistrée dans le bassin d'avant-pays des Alpes occidentales, générant des topographies d'accumulation aujourd'hui en inversion de relief. Ces formations témoignent de la première structuration du réseau hydrographique Rhône-Isère et des dynamiques sédimentaires associées. Au cours du Pléistocène, ce piémont a également enregistré les incursions et retraits cycliques des glaciers alpins, ces derniers ayant fortement influencé la morphogenèse régionale.
La Côtière de la Dombes, escarpement méridional du plateau de la Dombes situé au nord-est de Lyon, illustre une évolution des environnements de dépôt marquée par le fonctionnement du cône alluvial villafranchien du Rhône, puis par le remaniement de ces dépôts par les incursions glaciaires pléistocènes. Cette dynamique se traduit par une juxtaposition et imbrication de dépôts alluviaux, glaciaires, fluvio-glaciaires, fluvio-lacustres et deltaïques témoignant du remplissage d'un système de paléovallées.
Pour mieux comprendre l'évolution géomorphologique de la Dombes, nous présentons ici une étude sédimentologique de terrain visant à harmoniser la classification des faciès exposés dans la Côtière, et proposons des contraintes géochronologiques des principales formations via les nucléides cosmogéniques produits in situ (TCN ; couple 26Al/10Be), la résonance de spin électronique (ESR), et la luminescence stimulée optiquement (OSL).
Les premières données obtenues permettent de dater le maximum d'extension glaciaire (MEG) par un scénario complexe d'exposition d'un dépôt morainique à Mionnay, à l'ouest du marais des Échets. Deux âges OSL à 36 et 100 ka ont été obtenus pour les lœss recouvrant la moraine et atténuant ainsi la production de TCN. Une approche de modélisation (profil en profondeur) suggère un âge d'environ 250 ka (Riss, MIS8) pour le dépôt de la moraine. Enfin, les concentrations TCN acquises le long d'un profil vertical pour les alluvions villafranchiennes (Alluvions jaunes, localement) semblent saturées, ne permettant pour lors que de d'estimer le taux d'érosion de la formation depuis son dépôt. Des échantillons TCN et ESR qui sont en attente de mesure permettront de contraindre la mise en place de cette formation d'ampleur régionale, à l'échelle du piedmont des Alpes occidentales.