Une étude récente basée sur l'analyse de données historiques de forage dans le Bassin parisien a mis en évidence la présence de concentrations significatives d'hydrogène naturel (H2), suggérant l'existence d'un système producteur actif ou fossile sous le bassin. Dix puits présentant des teneurs élevées en H2 ont été identifiés, principalement localisés à proximité de la faille de Bray, qui pourrait jouer un rôle majeur de drain pour les fluides profonds. La concentration maximale (jusqu'à 50 % H2) a été mesurée à Montreuil-aux-Lions, dans les fluides de la formation du Dogger.
Afin de mieux contraindre la migration des gaz, une campagne d'analyses des gaz du sol a été menée le long de la faille de Bray, à l'Ouest (Gournay-en-Bray), où elle affleure, et à l'Est (Chantilly et Marcilly-sur-Seine), où elle est enfouie et cartographiée par la géophysique. Plus de 800 mesures ont été acquises à l'aide de GemBio, GA5000, un détecteur H2 de type MOS et d'un perforateur électrique. Les résultats révèlent des anomalies significatives au droit de la faille affleurante, avec des concentrations maximales atteignant 200 ppm H2, tandis que la faille sous recouvrement sédimentaire n'a pas montré de valeurs supérieures à 30 ppm.
Ces observations mettent en évidence deux dynamiques contrastées, avec un comportement drainant à l'Ouest et une absence de drainage à l'Est, suggérant que les séries sédimentaires jouent un rôle de barrière ou de ralentisseur à la migration des gaz et/ou de consommation de l'H2 dans la pile sedimentaire. Dans l'ensemble, les résultats confirment le rôle drainant de la faille de Bray et soutiennent l'existence d'un système générateur et/ou toujours producteur d'hydrogène naturel dans le Bassin parisien. Ils soulignent par ailleurs le potentiel de cette région pour l'exploration future de l'hydrogène naturel.